Qui suis-je ?
Fille d’un père et d’une mère tous deux cadres dans la fonction publique, j’ai baigné très jeune dans la culture administrative du service public et le souci de l’intérêt général. Etudiante, je me prédestinais à intégrer ce corps, comme un « héritage administratif » que mes parents m’auraient légué. Après l’obtention d’un master 2 en droit et pratique des contentieux publics et un diplôme supérieur en Contentieux administratifs décroché l’année suivante, je décidais fermement de me préparer au concours très sélectif de magistrat administratif. Toutefois, en attendant d’atteindre l’âge minimum requis pour passer un tel concours, je me résignais à m’inscrire en 2010 à l’examen d’entrée au Centre de formation professionnelle des avocats, comme un galop d’essai, non sans une certaine frilosité. Essai réussi et sans regret. Ainsi l’enfant de fonctionnaires que j’étais, abandonnait la recherche de la préservation de l’intérêt général pour la sauvegarde et la défense des intérêts particuliers… face à l’administration.
En effet, nous sommes tous des usagers de l’administration. Tous un jour nous avons manifesté notre colère mêlée d’incompréhension devant des règlements que nous estimions injustes. Et jusqu’à encore très récemment, la seule façon de ne pas subir les conséquences d’une décision qui déplait était de l’attaquer en justice et de la faire annuler par le juge administratif.
Or, le droit ne s’accommode pas des cas particuliers, trop spécifiques pour être pris en compte sauf à les juger en « équité », c’est-à-dire au-delà de la loi.
C’est à ce moment que j’ai pris conscience des limites de la justice, qu’elle soit administrative ou judiciaire, pour me tourner vers un autre mode de résolution des litiges : la médiation et plus particulièrement la médiation administrative.
Pour chacun de nous pris dans les filets d’une situation inextricable, la Médiation a concrètement le pouvoir d’assouplir le droit. J’irais même plus loin, la médiation a le pouvoir, en dehors de la lettre de la loi, d’obtenir très souvent qu’il soit suppléé aux défauts de la loi ou du jugement et de faire donner satisfaction au citoyen.
J’ai ainsi entrepris de suivre une formation de Médiateur en 2020. Pour moi qui, un temps, ai été attirée par la fonction de magistrat administratif, devenir Médiateur est l’occasion de rendre justice différemment, notamment en se détachant du caractère binaire du contentieux administratif (annulation / rejet) et en équilibrant le droit à travers la notion d’« équité ».